« Levez-vous vite, orages désirés… »

Dimanche 19 juin 2021

François-René avait raison… C’est en arrivant à proximité du Grand Bé où l’écrivain malouin repose pour l’éternité que le ciel zébré d’éclairs et tonitruant de coups de tonnerre s’est soudain déchaîné… Des trombes d’eau se sont alors abattues sur le dos des coureurs encore en course faisant naître des torrents d’eau dégoulinant des marches sculptées dans les rochers et dévalant à gros bouillons des pentes de l’îlot ! Il était vraiment temps d’arriver alors que la voix du pauvre Dédé s’était tue depuis un moment, faute de sono. Et pourtant, on l’entendait de loin cette voix. Quasiment de la plage du Pont alors que la bande disloquée de coureurs rejoignait son point de départ. Juste avant, les participants avaient ahané en escaladant l’escalier pentu (Merci Lionel !) de la plage du Minihic. *

Tout avait pourtant bien commencé. Gilles Lurton, le maire, avait donné le départ sous un soleil printanier. Les 271 coureurs s’étaient alors élancés pour un trail disputé quasiment exclusivement sur le sable du Sillon. Si on exclut les marches et bitume du Minihic, le sol dur de la cale du Pont et bien-sûr la bande rocheuse qui mène au Grand-Bé. Ce n’est pas le plus facile au moment où on arrive au 8ème kilo. Il faut ici faire preuve d’une aussi grande attention que celle déployée en foulant à l’aller comme au retour une large bande d’algues brunes et vertes glissantes échouées sur le rivage. Sur les rochers et escaliers de granit, il faut que les coureurs, guidés par des bénévoles courageux sous les intempéries, se montrent un peu acrobate pour éviter la chute. Et avec ça, combattre une pluie lourde et fraîche qui s’abat sur vos épaules. Un final grandiose pour les derniers, salués par un orage que ces coureurs, eux, n’avaient pas vraiment… désiré.

Ph D.