IL FAUT PARTIR POUR BETTON, ARMÉ
Dimanche 4 février 2024
Le problème, c’est quand on n’a pas sur soi toutes les armes, on se doute bien que ça va être une sacrée galère, ce second 10 bornes de la nouvelle année. Et ça n’a pas loupé…
Un premier galop d’essai juste avant le départ vous alerte : tous les signaux sont à l’orange-rouge. C’est donc râpé pour Betton quinze jours après un Saint-Grégoire martelé au pas ? Et puis, deux minutes de remords plus tard et un second galop d’entraînement avec à la clé un semblant de côte… Bon, finalement, ça devrait tenir même s’il faut s’attendre à un chrono himalayesque ! Et puis, si au bout du 5ème kilo, ça ne va vraiment plus, clignotant à gauche…
Dès le premier kilo, la poitrine commence à ronfler. Pas bon signe. Il faut absolument gober l’air frais pour faire tourner la machine grippée. On roule au pas dans cette queue de peloton. A la vitesse où je vais, je me demande si je ne vais pas finir par m’endormir et cette fois-ci, ronfler pour de bon ! Ah ! C’est sûr : tu as le temps de regarder le paysage au milieu des babillages des féminines qui t’entourent (ça, ça gonfle un peu d’autant que tu ne te sens pas trop bien) : les maisons sages closes de montagnes de haies, les eaux noirâtres du canal, les deux poneys dans le pré qui se chamaillent, les deux biquettes qui broutent l’herbe… T’as même le temps d’entendre les oiseaux quand tu te retrouves dans la solitude la plus complète au km 6 sur un canal aux rives heureusement pas trop embourbées.
Le temps devient long surtout quand dès le 4ème kilo, tu as déjà vu les « pur-sang » te dépasser… En les regardant courir, t’as vraiment l’impression de faire du surplace. Certes, les encouragements ne manquent pas de la part des bénévoles et du public. Avant la miparcours, tu t’autorises une petite pause : le temps de faire la causette avec Christian Delerue qui te donne des conseils de nutrition une fois la course finie. Au km 5, t’as le temps d’écouter Jean-Pierre Pen et ses amis des Métropolitaines qui te disent qu’il serait peut-être plus raisonnable d’arrêter maintenant, à mi-chemin. Pas forcément tort… Mais un premier abandon après plus de 35 ans de course, si on peut éviter. On l’évitera finalement après un arrêt-buvette. Mais le dernier kilo avec ses bosses (même si on les connaît et les redoute depuis belle lurette) se transforme vite en mini-calvaire.
Allez, un dernier petit effort pour remercier Jean-Luc Bot qui s’échine à son micro depuis, lui aussi, plus d’une bonne heure… Chacun sa course…
Ph. D.